Boisguilbert: un pré-physiocrate et un post-oresmien? Un parcours comparé d’histoire de la pensée economique française
DOI:
https://doi.org/10.52195/pm.v10i1.211Abstract
La crise du XIVème siècle apparaît comme un tournant décisif pour la reformulation de la pensée politique, économique et sociale dans un contexte marqué par le désordre et la désorientation. Le même organon de règles économiques, en effet dérivé des commentaires et des usages devenus coutumiers, est construit de manière désarticulée et parfois contradictoire. Bien qu’il y ait quelques lignes générale dont découlent directement les applica-tions pratiques, ce regroupement de principes apparait disjoint d’un point de vue méthodologique et par conséquent difficile à répartir. La res publica souffre de cette incapacité d’organisation et d’une impasse ingérable; les interventions sont in itinere, mar-quées par la contingence et ne font pas l’objet d’une réflexion à long terme.
Selon M. Chevalier, «de la chute de l’Empire Romain jusqu’à la Révolution Francaise, il y a une sorte d’éclipse totale dans l’esprit des hommes chargés de gouverner les sociétés.»1 Le jugement sur une telle impasse serait peut-être excessive et fils de la culture du siècle des lumières mais il nous présente de manière efficace cette instabilité dangereuse qui caractérise une longue période de l’histoire européenne.
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